À la garderie, on nous demanda de nommer notre idole : la personne qu’on veut devenir plus tard. Ne pas en avoir créa un vent de panique, comme pour m’obliger à devenir quelqu'un d’autre.

On m’a ensuite provoqué des engelures aux pieds en me forçant à porter des bottes mouillées dehors l'hiver, tout en m'accusant du crime infâme de la pauvreté. 

J’avais pourtant une solution simple : il y avait de la place sur le chauffage pour toutes les paires de bottes sauf une, j’avais donc gentiment expliqué la situation aux enfants ayant deux paires de bottes et, comme je partageais toujours avec les amis, me “partager” une place semblait naturel.

Voyant cela, les éducatrices ont sermonné tout le monde en stipulant que j’étais une profiteuse manipulatrice. À partir de ce moment, j’ai vécu une hostilité généralisée et de l’intimidation encouragée chaque jour par les adultes.

C’est alors que j'ai créé mon tout premier personnage : un modèle social pur, m'assurant de devenir tout l’inverse de cette bande de fous.

Il y a presque 20 ans, juste avant que plusieurs années de travail et les sauvegardes des sauvegardes ne soient totalement vandalisées par un “ami” à qui j’avais osé dire “non”, j’étais prête à trouver un éditeur. Mais, étant inapte au travail, j’étais loin d’avoir les moyens d'imprimer mon manuscrit.

Maîtrisant les ordinateurs depuis longtemps, j’étais persuadée que le recrutement d’auteur par internet était monnaie courante. Lorsque j’ai découvert que ce n’était pas le cas, je me suis mise à chercher toutes les façons possibles et imaginables d’améliorer les performances et les conditions des métiers littéraires grâce aux technologies.

Cette nouvelle quête, plus fastidieuse que mes manuscrits, créa les plans d’un OBNL dont la mission est de moderniser, optimiser, rentabiliser et encourager l'ensemble des métiers littéraires...

Mon écriture est largement influencée par la culture geek en général, ainsi que ma passion des jeux de rôle sur ordinateur, sur table et en GN. Afin d’augmenter l'immersion, j'initie les lecteurs à une narration sans narrataire.

Le texte n’est donc métaphoriquement écrit par personne et ne s’adresse à personne. Il s’agit d’un protagoniste vivant sa vie en temps réel sans être conscient d'avoir un intrus dans ses pensées.

La structure s’en voit totalement inversée : plutôt d’avoir un enchaînement ‘’d’actions-réactions’’, nous découvrons une suite de ‘’réactions-actions’’ puisque le personnage ne décrit pas une histoire,  mais réagit instinctivement à des stimulus sensoriels avant de comprendre ce qui lui est arrivé, comme dans la vie réelle. L’observation du langage non verbal est donc primordiale en tout temps, mais principalement au cours des dialogues. Vous verrez que ce style est si naturel à lire qu’il est facile d’oublier à quel point il est difficile à écrire…

Ma première série de livres se déroule dans un univers intemporel à l'ambiance médiévale, parfois futuriste, avec une pointe d’horreur et d’érotisme

Cette série totalise 2 romans terminés (livre 1 et 4) et 3 autres commencés, incluant une histoire où l’autrice se retrouve à matérialiser son œuvre dans une arène robotique qui dégénère. Elle découvrira qu’elle est décédée depuis longtemps et que l’entreprise pour qui elle "travaille" exploite en fait la cicatrice temporelle laissée par son passage sur Terre afin de créer une attraction touristique libre de droits. L’entreprise, quant à elle, était loin de s’imaginer qu’une marque laissée dans le manteau temporel pouvait devenir conscience pour ensuite prendre des initiatives...